Le secteur du Vieux Port de Québec où a été implantée cette station-service Pétro-Canada est un secteur historique dense dans lequel il était difficile d’intégrer la typologie habituellement utilisée pour ces bâtiments utilitaires. L’intervention effectuée renverse les standards de l’industrie pour répondre au besoin et à la sensibilité du tissu urbain environnant. Ainsi, dans un but de renforcer le tissu urbain, le projet occupe au maximum la périphérie du site, créant un cadre bâti au coin de la rue plutôt que le vide habituel des stations service. Le bâtiment se positionne ainsi sur le coin Dalhousie/St-André où la visibilité est maximale. Ce positionnement permet également la séparation du piéton et de l’automobile. Les automobilistes accèdent aux pompes et au dépanneur par l’intérieur du site tandis que les piétons et touristes nombreux du Vieux-Port ont un accès à même le trottoir, évitant à ceux-ci de traverser le domaine de l’automobile. Ce renversement donne aussi pignon sur rue à ce commerce comme il est coutume dans ce secteur historique, en plus d’en faire une intervention plus humaine et intégrée.
Le bâtiment se compose de deux volumes reliés par une tourelle. Le premier volume, prolongation de la marquise des pompes, abrite l’aire ouverte du dépanneur et est largement fenestré entre la rue Dalhousie et les pompes. Ce volume se termine sur Dalhousie par un mur-écran de pierre nettement plus haut pour offrir plus de présence, à travers lequel des percées permettent de conserver la vue sur la haute-ville, le château Frontenac et la tour du Séminaires. Le deuxième volume comporte deux étages en pierre et abrite les fonctions plus fermées du dépanneur, tel que toilettes, entreposage, chambre froide. La tourelle qui les relie prend parti de sa hauteur accrue pour devenir un élément signal. Une feuille d’érable, emblème de la compagnie pétrolière, couronne la tourelle dans sa diagonale. Cette diagonale se prolonge à travers tout le bâtiment, rendant distinct les deux volumes principaux en plus d’être transposé sur la tourelle. La moitié de celle-ci est recouvert de verre dépoli et devient, le soir venu, un prisme lumineux. L’autre moitié est ajourée et permet, tout comme le premier volume, de garder les percées visuelles sur la haute ville.
Le traitement du bâtiment nettement contemporain intègre l’image corporative de Pétro-Canada à une architecture urbaine sobre, et ce, dans un secteur sensible aux interventions architecturales. Des matériaux nobles ont été utilisés, tel que pierre, aluminium, verre clair et dépoli. Le résultat offre au secteur du Vieux Port de Québec une nouvelle typologie de station-service, plus adapté à son tissu, avec une architecture plus sensible et plus humaine.