LE PROJET
Le fleuve Saint-Laurent est grand et majestueux. Coulant entre Québec et Lévis, il fait partie de l’histoire et de l’identité de ces deux villes. Bien que constituant une barrière physique entre elles, il a été un important catalyseur de leur développement. Pendant des siècles, divers modes de transport ont permis de le traverser, des canots aux traversiers, des structures en cantilever aux structures suspendues, sans oublier les ponts de glace. Encore aujourd’hui, et malgré la présence de deux ponts importants en amont, le traversier demeure un moyen important d’union des deux rives en plus d’être une attraction touristique importante.

Le projet de la nouvelle gare fluviale de Lévis a comme objectifs l’excellence de la qualité des installations, l’accroissement de la fluidité des mouvements des usagers et l’amélioration de l’expérience/passager. Elle remplacera la gare existante et sera située le long des quais, à proximité des passerelles d’embarquement réduisant ainsi le temps de marche des passagers. L’implantation de la nouvelle gare va au-delà d’une simple interprétation tridimensionnelle d’un programme fonctionnel car elle constituera un élément-clé de la requalification du secteur de la traverse mise de l’avant par la Ville de Lévis. Des installations modernes et fonctionnelles conjuguées à la création d’un nouveau parc urbain en bordure du fleuve participeront ainsi à la volonté de redonner aux citoyens de Lévis un accès au fleuve et à ses berges. La nouvelle gare prendra donc racine dans le site et son histoire.

Le programme fonctionnel de la gare prévoit de nouveaux accès piétonniers vers les traversiers, des espaces tels que hall, billetterie, salle d’attente, ainsi que des espaces pour le grand public comprenant un restaurant, une terrasse extérieure et des gradins accessibles orientés vers le nouveau parc du quai Paquet. La conception de la nouvelle gare s’articule au moyen d’une circulation périphérique, largement fenêtrée, offrant sous une structure de bois, de multiples panoramas se succédant tantôt sur Québec, tantôt sur la falaise de Lévis et s’ouvrant vers l’Île d’Orléans et le fleuve qui s’engage vers le nord-est. Le détail de la conception s’inspire donc de l’environnement spectaculaire du site et de son histoire qui a vu défiler de multiples occupations tels que le commerce du bois, des chantiers navals, des industries et des manufactures variées. Sa toiture à angles multiples s’inspire de l’hiver et des glaces qui s’amoncellent et s’entrechoquent sur le fleuve. La volumétrie de la nouvelle gare, son architecture et ses détails contribuent à en faire une élégante et mémorable porte d’entrée sur la Ville de Lévis.

LE SITE / LES PAYSAGES / L’EAU.
Tout près de l’eau, la nouvelle gare profite d’un site unique et spectaculaire chargé d’histoire et animé de vues imprenables sur les paysages. Avec Québec en fond de scène, elle est située entre le fleuve et l’escarpement de Lévis. Cette exiguïté naturelle des lieux accentue les contrastes entre les éléments géographiques du site (falaise, berges, fleuve, eau) et offre des perspectives variées autant vers la gare qu’à partir de celle-ci. Cette modulation des divers contextes physiques du projet été intégrée à sa conception et a permis d’établir des connections entre le bâtiment et son environnement.

LA GARE VUE DU HAUT.
Une vue inhabituelle d’un projet est sa cinquième élévation : le toit. Vu à partir du haut de la falaise, celui-ci vient intégrer la composition architecturale avec le paysage aquatique hivernal. Inspirées de l’image de blocs de glace flottant et s’entrechoquant sur le fleuve, les toitures blanches s’élancent dans l’axe du fleuve et leurs divers plans angulés rappellent les forces naturelles qui déplacent, entassent et rompent les glaces.

LA GARE VUE DU SOL.
Au bas de la falaise le rapport entre le bâtiment et le paysage s’exprime différemment. À partir de ce point de vue, la mince toiture blanche est moins présente et c’est plutôt la transparence du bâtiment qui attire l’attention avec ses grands porte-à-faux et son podium en bois qui accentuent sa forme élancée.

De loin, les grandes façades vitrées assurent une lecture intuitive des circulations internes tout en offrant une vision en transparence du panorama de Québec. Le podium en bois évoque les anciens quais et les piles de bois jadis présents sur le site. Une promenade donnant accès à une terrasse surélevée flanquée de gradins permet au grand public de profiter des vues panoramiques. Ces éléments prolongent la gare vers le futur parc du Quai Paquet qui inversement pénètre dans l’espace de la gare. Tout au sud, sous le préau, à la jonction des circulations au départ et à l’arrivée se loge un jardin de sculpture qui accueillera une œuvre d’intégration architecturale.

LA GARE VUE DU FLEUVE.
À bord du traversier venant de Québec, la gare fera office de phare. Le soir, elle brillera d’une lumière teintée par la chaleur du bois de ses plafonds; le jour, la découpe angulée de ses toitures à bordures blanches se détachera de l’opacité de l’escarpement lévisien. La silhouette unique de la gare sera visible de Québec, signalant ainsi une importante porte d’entrée à Lévis.

LA GARE VUE DE L’INTÉRIEUR.
L’organisation de la gare a été dictée par les flux des circulations vers et à partir des traversiers. Ces circulations, en périphérie du bâtiment, offrent à tout instant, des vues panoramiques splendides et mémorables. Arrivés à l’étage, les passagers en attente peuvent admirer tour à tour, l’escarpement de Lévis, l’Ile d’Orléans et le fleuve coulant vers le nord-est et finalement, le panorama de Québec et le Cap Diamant. À mesure que les usagers se déplacent vers la passerelle d’embarquement, ils aperçoivent le traversier qui les attend. À l’arrivée, le circuit des passagers est très rapide leur offrant en prime des vues sur le jardin de sculpture, la falaise de Lévis et l’ancienne gare qu’ils retrouveront bientôt entièrement restaurée.

Les vues magnifiques au travers des grandes baies vitrées deviennent donc parties intégrantes de l’intérieur du bâtiment qui est conçu comme un grand espace ouvert et minimaliste. La structure des toits est en bois et évoque le passé industriel du site axé sur la construction de navires en bois et des ouvrages métalliques. À cet égard, de grandes colonnes d’acier supportent les toitures de bois au-dessus des aires d’attentes lesquelles sont ponctuées de blocs métalliques logeant divers services aux passagers. Le rez-de-chaussée se développe en continuité du podium en bois et loge les bureaux administratifs et techniques à l’arrière; l’avant abrite un hall, ouvert sur deux niveaux, qui mène aux aires d’attentes à l’étage et qui renforce la communication visuelle entre tous les usagers de la gare.

LA GARE D’UN POINT DE VUE DURABLE.
Le projet vise une certification LEED. Il incorpore de nombreux éléments verts : une structure en bois diminuant l’empreinte carbone des toitures blanches réduisant les îlots de chaleur, des matériaux locaux et recyclés, ainsi que des systèmes électromécaniques maximisant l’économie et la récupération d’énergie.