Client


Administration Portuaire de Québec


Emplacement


Québec


Date de construction


2008


Coût de construction


7 M$


Superficie


650m2


Nombre d'étages


1


Distinctions


Mérite d'architecture de la Ville de Québec: prix spécial, 2008
Mention honorable - Prix d'excellence de la construction en acier - catégorie coup de coeur - ICCA-Québec, 2008

Enjeu de la plupart des grandes villes situées au bord de l’eau, l’aménagement du Bassin Brown s’inscrit dans un mouvement de réappropriation des rives par les résidants. Lieu hautement historique résolument lié aux activités portuaires de Québec par ces nombreux chantiers navals dans les siècles passés, c’est à cet endroit que débarquèrent les soldats britanniques en 1759. En aménageant le site, le Port de Québec souhaitait redonner un passé méconnu en héritage aux citoyens dans le cadre des célébrations du 400e anniversaire de la ville.
Localisé aux abords du littoral, le projet se démarque par la mise en valeur du lieu et par les points de vue qu’il offre sur la ville et le fleuve. Son aménagement permet la création d’un lien physique tout autant que visuel entre la rive et la haute-ville de Québec. Celui-ci est représenté par un axe piétonnier débutant au pied de l’escalier du Cap-Blanc pour se terminer au-dessus du fleuve par une passerelle reliée aux piliers, vestiges d’un autre temps. La topographie a ainsi été sculptée en regard de ce lien, tout en s’assurant de conserver un aménagement minimaliste.
L’implantation du bâtiment découle naturellement de l’aménagement du site : un centre d’interprétation marié à la topographie ainsi qu’une architecture comme élément support à l’histoire. Cette architecture permet l’interaction avec les éléments environnants, acteurs les plus importants du projet. Par son orientation et ses grandes baies vitrées, le bâtiment projette le regard sur le fleuve tandis que le toit-terrasse permet de s’y attarder et d’y vivre une expérience panoramique. Le visiteur peut ainsi vivre, au gré de ses déplacements, les éléments significatifs du lieu. Il a l’opportunité d’observer et de se questionner sur les vestiges et le patrimoine présent.
Le pavillon s’organise autour de trois sections distinctes. Sous le lien piétonnier menant à la passerelle, se retrouve un vaste hall d’accueil. Près du fleuve, un secteur d’interprétation, comprenant salles d’animation, multimédia et d’exposition, s’ouvre sur le panorama et permet de comprendre l’histoire de la ville. Entre ces deux éléments est située une zone desservant les besoins de la clientèle.
La matérialité du projet s’exprime par une approche significative, emplie de sobriété. L’éloquence du lieu était telle que le bâtiment se devait d’être un reflet de celle-ci. La pierre calcaire noire utilisée comme élément délimitant la terre du bâti rappelle le schiste déjà présent au pied du fleuve et dans la falaise du Cap-Blanc. Les murs de pierre ainsi créés permettent le passage piétonnier au travers du bâtiment et soulignent l’entrée au projet, celle-ci conçue dans la continuité de la promenade aérienne. Le hall renforce ce geste par sa forme unidirectionnelle et la perspective qu’il offre sur le fleuve.
Les volumes simples, conçus autour d’une structure de béton et revêtus de parement de bois et de verre, s’inscrivent dans une démarche de construction selon des principes de développement durable. Ces choix intégrés dès la conception comprennent l’utilisation de la géothermie, de brise-soleil, de ventilation naturelle, d’une toiture verte ainsi que le choix de matériaux locaux. C’est aussi ces principes qui ont guidé la conception des lanterneaux au bâtiment. Deux niveaux de toiture ont ainsi été créés : le premier suit la pente continue de l’axe piétonnier et le second est situé à un niveau surélevé afin de favoriser l’effet de cheminée et de profiter des vents dominants du fleuve. De nuit, les lanterneaux deviennent un élément signal diffusant une lumière qui n’est pas sans rappeler celle des phares.

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